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Les animaux ont-ils des droits ? 

En nous invitant à réfléchir sur le statut que nous accordons aux animaux, cette question prend, dans les circonstances exceptionnelles que nous vivons, un relief particulier. La pandémie du coronavirus est une conséquence indiscutable du traitement administré aujourd'hui à de nombreuses espèces animales  : en réduisant leur habitat naturel, en favorisant une plus grande promiscuité, les déforestations, le commerce des animaux, l'élevage industriel favorisent en effet la transmission de nouveaux virus qui deviennent, une fois passée la barrière des espèces, des agents pathogènes meurtriers en l'homme.

Mais si la question se pose, c'est d'abord en raison de l'indignation soulevée par le spectacle des violences infligées aux animaux dans les abattoirs ou dans les grandes fermes consacrées à l'élevage industriel. Comment admettre qu'on puisse faire souffrir ainsi des êtres qui sont comme nous pourvus de sensibilité  ? Afin d'assurer la protection des animaux, n'est-il pas nécessaire de reconnaître qu'ils ont des droits, et que l'on ne peut pas disposer de leur vie comme bon nous semble  ?

Que faut-il entendre précisément par droits des animaux? S'agit-il de les considérer seulement comme des objets de droit qui imposent des obligations aux êtres humains (code rural, code de l'environnement, code civil, code pénal), ou plus radicalement, de les reconnaître comme de vrais sujets de droit, analogues aux êtres humains? Une telle reconnaissance est-elle possible, et si c'est le cas, s'applique-t-elle indistinctement à tous les animaux?

Notre réflexion suivra trois étapes  :

1- Pour quelle raison ne reconnaît-on pas traditionnellement aux animaux des droits  ? Ce refus s'appuie, comme nous l'examinerons, sur la distinction morale et juridique entre les personnes et les choses 

2- Pourquoi ce refus peut-il paraître contestable  ? Ne peut-on pas étendre aux animaux le statut de personne et leur reconnaître ainsi des droits  ? (thèse «  animaliste  »)

3- Pourquoi est-il en définitive absurde de parler de droit des animaux  ?

Conclusion

Lectures conseillées : Doctrine de la vertu, § 17 de Kant  ; La Libération animale de Peter Singer  ; Les droits des animaux de T. Regan  ; Notre humanité et Trois utopies contemporaines (l'utopie animaliste) de F. Wolff chez Fayard  ; Etre le bien d'un autre de Florence Burgat chez Rivages poche  ; L'animalisme est un anti-humanisme, de JP Digard, CNRS Editions, Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité, d'Elisabeth de Fontenay, chez Fayard.

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